Piège à clics

Le piège à clics est une pratique des médias en ligne qui est utilisée dans les posts de blog, les actualités et les vidéos. Il est donné à différents types de contenu des titres qui attirent l’attention des utilisateurs, les encouragent à cliquer et à partager ce contenu sur les réseaux sociaux.

Les titres ont un rôle de leurre pour les utilisateurs et assurent une interaction sous la forme de clics. Cependant, les critiques abondent souvent dans le sens que le contenu qui se trouve derrière ces en-têtes sont manipulateurs et banals, sans aucune valeur ajoutée pour les utilisateurs.

Informations générales

Le piège à clics n’est pas une nouvelle forme de communication. Les titres exagérés et grossis dans la presse et au sein des magazines à scandale utilisent un principe plus ou moins similaire. Les “cliffhangers” (ou suspens) à la télévision et dans l’industrie cinématographique fonctionnent aussi de la même façon. Les pièges à clics sont censés éveiller la curiosité des utilisateurs. Ils doivent promettre quelque chose que les utilisateurs obtiennent si ces derniers cliquent sur le post. Il ne s’agit pas ici de la présentation d’un produit ou d’un service, et encore moins d’une information très utile.

Fonctionnalité

Chaque média en ligne possède sa propre formule pour gagner plus de clics. Dans la plupart des cas, les titres jouent avec la curiosité des utilisateurs et font appel à certaines impulsions, émotions et pensées. On promet quelque chose d’incroyable, d’original ou d’inattendu et on le communique au moyen de mots de signalisation bien spécifiques.

La structure basique du piège à clics

Une brève introduction explique l’enjeu. Le morceau principal du contenu se compose souvent de vidéos dites virales et de listes de photos (listicles) accompagnées de courtes explications. Le post est ensuite conclu par un résumé qui se compose d’un message à retenir pour les utilisateurs. Cela comprend aussi des mentions “j’aime” intégrées, des boutons pour partager et commenter dans les posts du piège à clics, pour essayer de construire une interaction de l’utilisateur la plus simple possible.

La structure, le ton et le choix des mots éveillent différents effets psychologiques chez l’utilisateur, à tel point qu’il y a une très grande probabilité qu’il clique finalement sur le post et peut-être le partage même sur les réseaux sociaux. De la même façon, des publications controversées, polarisantes ou pleines d’émotion sont aussi communiquées, car les internautes ont généralement une opinion bien précise sur de tels sujets. La publication est présentée d’un point de vue très inhabituel qui contredit l’opinion des utilisateurs. Un cliffhangee dit par exemple le début de l’histoire. La fin est uniquement révélée quand l’utilisateur a cliqué sur le post.

Éléments courants de pièges à clics

  • Établir le tir : un état ordinaire crée la normalité.
  • Événements inattendus : quelque chose d’incroyable est subitement arrivé.
  • Suspens (effet Zeigarnik) : ensuite, ceci ou cela est arrivé. Mais ce qui se passe n’est pas mentionné dans le titre.
  • Appel à l’action : dans la plupart des cas, les éléments sont aussi utilisés pour inciter les utilisateurs à cliquer sur des boutons tels que “à ne pas rater” ou “à voir absolument”.
  • Adjectifs forts : incroyable, effrayant, à couper le souffle, etc.
  • Superlatifs : le meilleur, le plus grand ou le plus inimaginable.
  • Verbes actifs : apprendre, explorer, rire ou pleurer.
  • Argot du web : OMG, WOW ou LOL agissent comme des accroches dans les titres et comme un outil d’identification avec la communauté Internet.
  • Nombres : les nombres ressortent du texte et attirent l’attention. Ils sont généralement utilisés au sein de listes.

Importance pour les réseaux sociaux

Dans les dernières années, le piège à clics est devenu de plus en plus un sujet de discussion. Les journalistes se plaignent de la piètre qualité et de l’inutilité des posts de pièges à clics, car ils ne présentent souvent qu’un divertissement de courte durée pour les utilisateurs. D’un autre côté, les partisans identifient le piège à clics comme une nouvelle forme de communication en ligne qui satisfait précisément les besoins psychologiques des utilisateurs.

En terme de monétisation de tels sites web, les taux de succès confirment les partisans du piège à clics. Des portails, tels que Buzzfeed, Upworthy ou Topito, génèrent tellement de trafic qu’ils font partie des sites les plus populaires sur la toile. Cependant, ils atteignent parfois cette position par une agrégation de différents contenus. Par exemple, les images et les vidéos de tiers se propagent seulement avec les commentaires et des conclusions afin de les distribuer au sein de la communauté des réseaux sociaux. D’un point de vue des droits d’auteurs, c’est pour le moins discutable.

Facebook doute aussi de plus en plus de la valeur ajoutée de ce contenu pour les utilisateurs. En août 2014, l’entreprise a modifié son algorithme concernant le flux des actualités afin de réguler le trafic pour les pièges à clics. Facebook veut mesurer le temps passé par chaque internaute sur de tels posts et intégrer ces informations dans l’algorithme du flux d’actualité. Les signaux sociaux, tels que les likes, les partages et les commentaires sont aussi échelonnés afin d’identifier l’importance de tels posts pour les utilisateurs.

L’explication : les titres des pièges à clics promettent à l’internaute quelque chose qu’il ou elle ne trouvera pas dans l’article. De fausses informations sont simulées et les utilisateurs préfèrent à la fin des titres qui les informent sur le contenu des posts. Ainsi, le trafic de pages très sujettes au piège à clics sur les réseaux sociaux peut être réduit en modifiant les réglages du flux d’actualité.

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