Dark web


Le dark web est une partie du World Wide Web introuvable via les moteurs de recherche classiques tels que Google, Bing ou Yahoo et dont l’accès nécessite l’utilisation de technologies spéciales. Contrairement au web dit de surface ou web visible, le dark web n’est disponible qu’en utilisant des navigateurs spéciaux comme le réseau Tor ou ce que l’on appelle les liens .onion. Tout comme Google et les autres, le Hidden Wikis Link met de vrais contenus à disposition pouvant alors être affichés avec le navigateur Tor.

Grâce à ces technologies, l’accès au dark web est chiffré et anonymisé. Le dark web est souvent associé à des contenus et des commerces illégaux. Cela n’est cependant pas le cas pour tous les sites web et marketplaces du dark web : des lanceurs d’alerte et des sites web ne proposant que des liens ou exploitant des forums y sont également actifs. Le terme dark web est à différencier de celui de deep web (aussi invisible web), car le deep web est quant à lui très facilement accessible via des navigateurs classiques, mais n’est pas indexé par les moteurs de recherche (comme par exemple des forums ou des banques de données).

Informations générales sur le sujet

Le World Wide Web est beaucoup plus grand que les informations et les sites web accessibles uniquement accessibles via les navigateurs classiques et indexés par les moteurs de recherches habituels. Selon une étude de BrightPlanet, la toile est 500 fois plus grande que l’Internet de surface utilisé tous les jours par des millions de personnes. Les plus gros volumes de données sur la toile sont cependant thématiques et pas forcément pertinents lorsque la recherche s’étend à l’échelle du dark web.

Il s’agit de banques de données spécialisées, de catalogues de bibliothèque, de listes de liens, de données secrètes d’organisations telles que la NASA ou la banque de donnée du National Climatic Data Center. De telles informations ne sont pas accessibles pour des moteurs de recherche comme Google, mais ne peuvent cependant pas être considérées comme étant vraiment du dark web. Les expressions visible web, deep web ou dark web sont très souvent mélangées et mal utilisées.

Différences entre Dark Web, Deep Web et Internet

Afin de différencier ces trois termes, il faut savoir que les différentes sortes de web se distinguent en fonction de catégories basiques comme l’accessibilité (en anglais accessibility) et l’indexation (indexing) :

  • Internet (aussi visible web et surface web) : accessibilité fournie et indexation via les moteurs de recherche.
  • Deep web: ces informations sont également accessibles mais ne peuvent être indexées.
  • Dark web: l’accès au dark web est limité et les informations ne peuvent être indexées.

Les informations pouvant être trouvées dans les réseaux d’utilisateurs et de moteurs de recherche à travers le monde ne représentent qu’une petite partie de ce que les experts considèrent être le World Wide Web. On estime que le réseau accessible via les moteurs de recherche ou les URL ne contient que 1 à 5%de toutes les informations. Par conséquent, le deep web et le dark web seraient beaucoup plus importants que l’Internet que nous utilisons au quotidien.

Fonctionnalité du dark web

Le dark web se compose généralement de sites web darknet, de marketplaces, de services et de forums dont l’accès est réglé selon le principe du Peer-to-Peer : celui qui souhaite y accéder doit soit connaitre un "insider", soit être capable d’utiliser des technologies spécifiques. L’utilisation de la technologie est particulièrement semée d’embûches pour les internautes classiques car ce qu’on appelle les réseaux superposés ou overlay fonctionnent avec des technologies de cryptage et d’anonymisation ardues.

Deux caractéristiques sont spécifiques au dark web. L’une est l’onion routing et l’autre le réseau Tor et d’autres réseaux similaires qui appliquent ce "principe de l’oignon".

Onion routing

L’onion routing ou routage en oignon est une technique d’anonymisation utilisée dans le dark web. Lorsqu’un utilisateur consulte un site web, les contenus sont envoyés à ce dernier via des chemins spécifiques et en perpétuel changement. Sur ces chemins se trouvent ce que l’on appelle des mixes, représentant les stations par lesquelles les informations sont transmises. Les contenus ne sont ainsi pas transférés d’un serveur à un destinataire, comme c’est le cas dans la communication HTTP, mais plutôt via plusieurs émetteurs et destinataires travaillant comme des serveurs proxy et des réseaux virtuels (VPN). Lorsque l’on fait une requête d’un site web, ce dernier est en quelque sorte découpé en plusieurs morceaux pour ensuite être réassemblé en arrivant chez l’utilisateur.

Ces étapes intermédiaires permettent, selon la direction de la communication, d’anonymiser soit l’émetteur, soit le destinataire (ou les deux participants). Les stations intermédiaires cryptent ou déchiffrent une information. Elles sont également désignées comme des nœuds au sein du réseau. Vu que le chemin d’une information est représenté de manière graphique comme un oignon, cette méthode de cryptage et de déchiffrement est nommée onion routing. L’observateur doit connaître l’ensemble des nœuds afin d’être capable de suivre le trafic des données suivant l’onion routing – ces routes sont la plupart du temps modifiées à intervalles réguliers.

L’onion routing entraîne généralement de plus longs délais de transfert de données du fait que les informations doivent d’abord être découpées en petits morceaux avant d’être regroupées. De plus, il arrive également que certains secteurs du dark web soient surveillés et suivis par les autorités lorsque cela est techniquement possible, et ceci en raison d’activités souvent illégales.

Réseau Tor

Le réseau Tor se base sur l’idée du routage en oignon et y ajoute une subtilité technique. Afin de créer une connexion anonyme entre deux participants à la communication, l’un doit d’abord télécharger et installer un client décrit comme un "onion proxy". L’onion proxy est un programme d’aide se connectant au réseau Tor. Ensuite, le client télécharge des annuaires de données signées numériquement. Ces annuaires ont une fonction d’autorité, listant tous les nœuds Tor du réseau. Ces informations d’annuaire sont cryptées de manière asymétrique, si bien que le client reçoit ensuite des données réelles.

Dans un deuxième temps, l’onion proxy choisit une route à travers le réseau Tor. Les nœuds censés faire passer une information sont choisis au hasard. La route est modifiée après une dizaine de minutes, si bien qu’un autre élément s’ajoute pour encore plus de dissimulation. L’onion proxy n’échange avec le premier serveur Tor que des données concernant la transmission et établit une connexion cryptée. Un autre serveur Tor s’ajoute une fois la connexion établie et une nouvelle connexion cryptée est alors crée. Cette connexion aboutit généralement au bout de trois nœuds, jusqu’à ce qu’une information entre le client et le serveur ait été transmise dans le réseau.

Dimensions juridiques du dark web

Tomber "par hasard" sur des sites web du dark net n’est pas un problème au niveau juridique. Cependant, dès que des contenus pouvant violer la législation sont visionnés, la prudence est alors conseillée. Certains marketplaces et forums servent à échanger ou à vendre de la drogue, des armes, du matériel pédopornographique, des fichiers de données pouvant servir à des fraudes de cartes de crédit, tout comme beaucoup d’autres produits et services. Celui qui entre dans une relation commerciale avec un fournisseur au sein du dark web devient répréhensible. Les avocats conseillent dans de tels cas de déposer une plainte à la police. Cela peut être également fait de manière anonyme.

Signification pour le marketing digital

L’accès au dark web reste, au vu des technologies utilisées, impossible via des moteurs de recherche classiques tels que Google ou Bing. Les contenus s’y trouvant ne peuvent pas être indexés, ce qui est d’ailleurs souvent voulu, au vu des infractions faites aux consignes d’utilisation des moteurs de recherche.

En ce qui concerne le marketing en ligne, aucun site web sérieux ne devrait s’approcher trop près de sites web du dark net, créer des liens vers ces derniers via des liens onion ou en faire mention de quelque manière que ce soit.

Tout comme les contenus pornographiques présents sur l’Internet classique, il est à craindre que les moteurs de recherche considèrent ce genre d’activités comme du mauvais voisinage (bad neighbourhood) et baissent la notation du site web en question.

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